Les résultats du premier tour des élections présidentielles permettent de mesurer régulièrement l’adhésion des français à une large palette d’offres politiques. Ces résultats qui sont publiés par commune, permettent de réaliser des analyses territoriales détaillées. C’est à partir de ces données que la presse publie des représentations cartographiques. Pour chaque commune, une couleur est attribuée à la « nuance politique » du candidat arrivé en tête. Cela permet en un coup d’œil de voir les couleurs dominantes et la répartition des votes sur le territoire français. Mais ces représentations sont trompeuses. Les villes qui comptent le plus d’habitants représentent des surfaces faibles en comparaison des communes rurales.
Une représentation sous forme de cartogrammes permet de s’affranchir de cette difficulté. Un cartogramme est obtenu en déformant les surfaces des communes pour tenir compte de la variable nombre d’habitants. Avec ces représentations, les surfaces des communes sont proportionnelles aux nombres d’habitants. Les cartes sont certes déformées mais les territoires restent reconnaissables et la couleur dominante donne une indication sur le nombre de votants pour le candidat arrivé en tête.
La typologie des communes est visible, les grandes villes apparaissent et les communes rurales s’enroulent de ces agglomérations. Le contenu informationnel de données est ainsi mieux exploité.
En réalisant une analyse temporelle des quatre dernières élections 2002 -2007 – 2012 et 2017, on observe l’évolution de « l’humeur » du corps électoral.
En 2002, trois couleurs dominent; rose pour L Jospin, bleu pour J Chirac et noir pour JM Le Pen. Bien que L Jospin arrive en tête dans de nombreuses communes, son faible pourcentage ne lui permet pas de se qualifier pour le deuxième tour. JM Le Pen se qualifie en réalisant ses meilleures performances dans l’est de la France et autour de la méditerranée. J Chirac l’emporte au deuxième tour.
La région Occitanie est globalement divisée en trois zones ; à l’est un vote pour JM Le Pen, à l’ouest un vote pour L Jospin et au nord un vote pour J Chirac. Hormis Montpellier, les grandes villes de l’ex région Languedoc-Roussillon ont toutes placé JM le Pen en tête.
En 2007, deux couleurs dominent; bleu pour N Sarkosy et rose pour S Royal. JM Le Pen ne reproduit pas son résultat de 2002. Les communes qui l’avaient placées en tête en 2002 ont massivement voté pour N Sarkozy. La France retrouve un clivage droite – gauche mais le bleu domine à l’issue de ce premier tour. N Sarkozy l’emporte au deuxième tour.
On retrouve dans la région Occitanie, la même évolution qu’au niveau national.
En 2012, deux couleurs dominent à nouveau; Rose pour F Hollande et bleu pour N Sarkozy. De nombreuses communes placent néanmoins M Le Pen en tête mais sans reproduire le résultat de 2002 de son père. Le ratio bleu / rose est inversé par rapport à celui de l’élection de 2007. F Hollande l’emporte au deuxième tour.
F Hollande arrive en tête dans la plupart des communes de la région. N Sarkozy et M Le Pen se partage le reste des communes. Hormis Béziers, les grandes villes de l’ex région Languedoc-Roussillon placent F Hollande en tête. Ce sont les communes périphériques à ces grandes agglomérations qui placent M Le Pen en tête.
En 2017, c’est le grand chamboulement. 4 couleurs dominent ; orange pour E Macron, noir pour M Le Pen, rouge pour JL Melenchon et bleu pour F Fillon). Aucune commune ne place B Hamon en tête et le rose disparait de la carte. Le candidat hors système (E Macron) et les deux candidats anti-système (M Le Pen et JL Melanchon) dominent. Le vote M Le Pen gagne du terrain à l’ouest. E Macron l’emporte au deuxième tour.
JL Melanchon arrive en tête dans les trois plus grandes villes de la région. M Le Pen se retrouve en tête dans la plupart des communes autour de la méditerranée et gagne aussi dans l’ouest notamment autour de Montauban.
La suite au prochain épisode….
Florent
vraiment tres bien.
avoir laissé les cartes non déformées est une très bonne idée.